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Après la mort

Last judgement
 

La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ. Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi. Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit pour entrer immédiatement au Ciel, soit pour entrer au Ciel après un temps de purification, soit pour se damner pour toujours.

La mort

La mort est la séparation de l’âme et du corps, qui nous oblige à abandonner définitivement les choses de ce monde. Personne ne connait l'heure de sa mort, cela peut arriver dans notre sommeil, au travail, ou même dans la rue ou en quelque autre lieu. Une infection, une chute, un accident, un tremblement de terre, la foudre, une seule de ces choses est suffisante pour quitter la vie. Cela peut arriver dans dix ans, dans une semaine, dans une heure... Combien de personnes, victimes d’un accident, sont morts instantanément ! Et ensuite où allèrent-ils? S’ils étaient en la grâce de Dieu, ils seront éternellement heureux ; mais hélas, s'ils n'étaient pas préparés !

Bien que le lieu et l’heure de notre mort nous soient inconnus, nous savons avec certitude que nous devrons mourir un jour. Le monde estime heureux les personnes qui ont des biens en abondance : pouvoir, richesses, plaisirs, célébrité... Mais, devant la mort, tout cet éclat terrestre s'évanouit, car à la mort, il faut tout laisser. "Lorsqu'il sera mort, il n'emportera pas tous ses biens, et sa gloire ne descendra pas avec lui au tombeau" (Psaume 48:18). De tous les biens de ce monde, il n'y en a pas un seul dont la mort ne doive nous dépouiller.

Dieu avertit les pécheurs qu'à la mort, ils le chercheront, mais en vain: "Vous me chercherez et vous ne me trouverez point" (Jean 7, 35) car alors ce sera le temps, non plus de la miséricorde, mais de la justice: "En ce temps-là, je leur rendrai ce qui leur sera dû" (Deutéronome 32:35).

Hâtons-nous donc de vivre selon l'amour de Dieu, avant que la mort n'arrive, sans remettre à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui ; parce que le jour présent passe et ne revient plus, et le jour de demain peut amener la mort, après quoi l'on ne peut plus rien faire. "Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur" (Apocalypse 14, 31). Loin de leur imposer une cruelle séparation, la mort ne fait que les réunir avec leurs proches au Ciel, et surtout les unir à Dieu qui leur donnera le bonheur éternel.

Mais voici que les démons, pour tenter de nous faire perdre ce bonheur éternel, cherche à nous distraire de cette pensée, et à nous faire pécher en excusant la faute, en disant qu’il n’est pas si mauvais de s’offrir tel plaisir, telle désobéissance, car le péché est une chose normale pour les humains et que Dieu pardonnera tout. Mais au moment de la mort, il nous montrerons la gravité de ce péché et de tous les autres en les plaçant devant nos yeux et en les accusant devant Dieu.

Ayons donc toujours en mémoire que d’une vie bonne dépend une bonne mort, ainsi que notre bonheur éternel. C’est pourquoi, faisons sans attendre un bon acte de contrition et une bonne confession, et offrons nos prières et bonnes œuvres en réparation de nos offenses. N’imitons pas ceux qui disent : "Aujourd’hui, je commets ce péché, juste une fois, mais ensuite, j'irai me confesser". Parce que pécher avec l’espérance d'être ensuite pardonné est une offense à la Miséricorde de Dieu, et de plus, rien ne nous assure que nous aurons la volonté ni même le temps de nous confesser. Combien de personnes aujourd'hui en enfer, avaient l’espoir de se repentir à temps ? C'est une folie de se faire une blessure dans l’espérance qu’ensuite le médecin la guérira. N'attendons donc pas pour revenir à Dieu, mais abandonnons des maintenant le péché qui, en nous empêchant d’atteindre la fin pour laquelle nous avons été créés, nous sépare de Dieu et de la joie du Ciel.

 

Le jugement particulier

Après la mort, nous devrons tous avoir une rencontre personnelle avec Jésus-Christ, "pour que chacun reçoive le salaire de ce qu’il aura fait pendant qu’il était dans son corps, soit en bien, soit en mal" (2 Co 5:10) et à la fin du monde, les hommes sortiront du tombeau, ceux qui auront fait le bien pour une résurrection de vie, ceux qui auront fait le mal pour une résurrection de condamnation.

Cette vérité peut nous mettre mal à l’aise : Pourquoi devons nous être jugés ? Dieu n'est Il pas mort pour nous sur la croix pour pardonner nos péchés ? N'est Il pas qu’amour, et Sa miséricorde n’est-elle pas infinie ? Oui, Dieu est Amour, mais Dieu est aussi Justice ! Il prend au sérieux tous les actes que nous aurons posés ici-bas. Nous avons été créés libres, et cette liberté nous rend responsables de ce que nous faisons, en bien ou en mal, même si Dieu connaît mieux que nous notre fragilité liée a notre nature humaine.

Au moment de notre mort, nous aurons donc ce face-à-face avec le Christ, et nous verrons notre âme telle que Dieu la voit. Cette rencontre se situera au niveau de l’âme seulement, car nous serons séparés de notre corps jusqu’au retour du Christ. Nous verrons à l’intérieur de nous-mêmes, dans notre conscience, le bien et le mal que nous avons faits pendant notre vie, et le bien que l'on aurait pu faire, mais que l'on n'a pas fait. En fonction de ce jugement particulier, l’âme recevra immédiatement une rétribution, le ciel, l’enfer, ou le purgatoire.

Lors de ce jugement particulier, l’âme se retrouvera seule devant Dieu qui connaît toutes les pensées et tous les secrets de son cœur. Nous ne pourrons rien emporter avec nous, sinon nos actes: le bien et le mal que nous avons fait pendant notre vie. À la lumière de la Vérité de Dieu, chacun rendra compte de ce qu’il a fait, le bien comme le mal. Il ne pourra y avoir ni excuses ni prétextes. "Leur conscience rendra témoignage contre eux, au jour où Dieu jugera" (Romains 2, 15-16).

Si Dieu, dans Son infinie Miséricorde, donne à ceux qui n'ont pas pu le connaître pendant leur vie sur terre la possibilité d'être sauvés selon leurs actes, s'ils se sont efforcés de faire le bien selon ce que leur aura dicté leur conscience, le jugement sera plus sévère pour ceux qui l'ont connu, et en particulier pour nous Catholiques. Le Christ commencera par nous rappeler les promesses de notre baptême, par lesquelles nous avons renoncé au démon, au monde et à la chair. Il nous rappellera aussi toutes les grâces qu’il nous a données, les sacrements que nous avons fréquentés, la Parole de Dieu et les sermons que nous avons entendus, les avis des confesseurs, ainsi que tout le temps qu'Il nous aura accordé pour opérer le bien ou faire pénitence....tout sera présenté à notre vue.

Selon Saint Augustin, "la venue de Jésus Christ, objet de joie pour les justes, sera terrible pour les pécheurs". Quelle tristesse et quelle honte s'emparera de celui qui se retrouvera devant le Christ attristé et souffrant à cause des péchés qu'il aura commis! La confusion qu'éprouvera le pécheur en ce moment lui sera un plus grand tourment que le feu même de l'enfer. "Horrible sera le feu, mais plus horrible sera la honte" (Saint Basile). C'est avec ses Saintes Plaies que le Christ se montrera à l'homme, et à la vue de Celui qui souffrit la Passion pour le sauver, sa conscience lui reprochera vivement son ingratitude. Lorsque Joseph dit à ses frères: "Je suis Joseph que vous avez vendu", ceux-ci furent terrifiés au point de ne plus pouvoir proférer une seule parole" (Genèse 45, 3). Quelle peine pour un enfant de savoir son père attristé a cause de lui, mais quelle peine bien plus grande encore éprouvera l'âme en voyant Jésus Christ, qu'elle aura méprisé pendant sa vie, souffrant des péchés qu'elle aura commis. “Ils verront Celui qu'ils auront transpercé" (Jean 19:37).

Que pourrait répondre le pécheur devant Jésus-Christ? "Que ferais-je, s'écriait-il, lorsque Dieu se lèvera pour me juger ? Et lorsqu'il m'interrogera, que lui répondrai-je? "(Job 31:14). Il sera comme cet homme de l'Évangile, qui étant entré sans la robe nuptiale et ne sachant pas quoi répondre, resta muet (Matthieu 22, 12). Son péché même lui fermera la bouche, car face à Dieu qui est la Vérité même, il n'y aura pas d'excuse possible. L’âme tentera alors de recourir à la miséricorde divine, mais il n’y aura plus de miséricorde pour elle, quand elle devra précisément rendre compte du mépris qu'il aura fait de cette même miséricorde lors de sa vie sur terre. La mort met fin au temps de la miséricorde.

Alors le juge se prononcera sur les œuvres de chacun, les bons comme les mauvais: "Donnez-lui, dira-t-il, le fruit de ses mains, payez-le selon les œuvres qu'il a faites" (Proverbes 31:31)

 

Le jugement dernier

Le jugement particulier, qui est individuel, doit être confirmé et complété par le jugement dernier. La sentence de chacun ne sera ni changée, ni révisée. C’est la vie éternelle avec Dieu au Ciel, avec le purgatoire qui achève d’y préparer, ou l'éternité en enfer. On ne passe plus ensuite de l’un à l’autre. Cependant, les effets du bien ou du mal de chacun se répercutent dans l'histoire des hommes, et au dernier jugement, les péchés et leurs conséquences apparaissent alors complets et entièrement dévoilés. Les bonnes actions et les mérites cachés apparaissent également, comme autant d’effets de la miséricorde divine.

Pour donner un exemple: St Francois d'Assise a déjà vécu son jugement particulier. Par la foi, l'obéissance, la charité, l'humilité et toutes les bonnes œuvres de sa vie, il est entré au Ciel. Au jugement dernier, il y aura encore plus: la somme de tous les actes de charité et de miséricorde de l'ordre religieux qu'il a fondé, et de ceux qui ont suivi son exemple, sera manifestée devant tous. Les actes ont une grande valeur en eux-mêmes, mais aussi les fruits qu'ils portent à travers le temps.

À l’inverse, un pécheur qui meurt sans repentir après un péché grave, par exemple la promotion d'une loi injuste, directement contre la vie, devra en répondre d’abord au jugement particulier. Il s’exclue définitivement de Dieu, par son propre choix, et pour toujours. Mais les conséquences de son péché se multiplient sur la terre à travers le temps. Aussi, cette accumulation de mal sera manifestée lors du jugement dernier. Sa séparation définitive de Dieu est confirmée, et les suites de son péché seront manifestées aux yeux de tous.

À la mort, l’âme séparée du corps est fixée pour toujours dans l’union ou la séparation de Dieu. "Si un arbre tombe, au midi ou au nord, il reste à la place où il est tombé" (Eccl. 11:3). Il n’y a pas de "seconde chance" après la mort. La théorie d’une remise de la peine après un certain temps d'expiation en enfer est tentante, surtout lorsque l'on considère que Dieu est Amour et que rien ne Lui est impossible. Mais cela remettrait en cause la Justice de Dieu. Étant un juste juge, Sa sentence est juste et irrévocable.

L'Homme a été créé corps et âme, et c’est ainsi, tout entier, qu'il devra répondre devant Dieu de ses actions. Aussi le jugement dernier a-t-il lieu après la résurrection de la chair. "Tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement" (Jean 5:28-29).