Discerner les apparitions et messages
Ce qu’il faut observer pour discerner les apparitions ou locutions.
Le Message :
Il doit être en parfait accord avec les Evangiles et les enseignements de l'Eglise, et ne peut pas introduire de nouvelles théories. Il ne peut pas par exemple affirmer que la Sainte Vierge fait partie de la Sainte Trinité depuis son Assomption, que le Saint Esprit peut être transmis directement par tout catholique en imposant les mains, ou que le Christ est mort dans les bras de Marie une fois descendu de la croix.
Le Ciel ne chante pas les louanges d’un être humain.
La Sainte Vierge et le Christ ne vanteront jamais les mérites d’un homme ou d’une femme encore en vie. Ils peuvent donner une information – par exemple affirmer l’innocence de quelqu'un – mais jamais chanter ses louanges de son vivant.
Le Ciel ne donne jamais de date dans un autre lieu que celui concerné.
La Sainte Vierge, si elle a quelque chose à rajouter, n'a pas besoin d’aller chercher des pseudos voyants pour raconter n’importe quoi et notamment donner des dates. Si on vous dit par exemple que le retour du Christ aura lieu a telle date, cela ne peut pas être d’origine divine. Seul Dieu le Père connait le jour, le Christ ou la Vierge ne peuvent donc en dévoiler la date puisque même eux ne la connaissent pas. Une fois la date passée, il est facile de dire qu’il y a eu un délai parce que vous avez bien prié...
Le langage.
Le Ciel utilise un langage compréhensible pour le voyant. Il ne parlera pas en latin par exemple. Le Ciel, s’il emploie au besoin la langue locale pour s’adresser à quelqu'un – Bernadette à Lourdes, les enfants à La Salette – ne fait pas de fautes de syntaxe ou de grammaire. Le texte sera pur, simple, et ne s’abaissera pas à utiliser des propos qui tiennent plus du rapport amoureux que du rapport du père ou de la mère avec ses enfants. Le Christ ou la Vierge ne peuvent pas non plus dire qu’ils sont "fatigués" ou "inquiets" par exemple.
Le Ciel ne parle jamais par la bouche d’un humain.
Il lui donne le message. Celui-ci doit ensuite le transmettre aux personnes désignées par le Ciel: les autorités ecclésiastiques ou officielles. S’il y a manifestation par la bouche de la personne et que la voix change, il peut s'agir d’une possession diabolique.
Le voyant:
Il doit être catholique.
Si le Christ a fondé la religion catholique, ce n’est pas pour que nous professions une autre foi. Si le voyant n’est pas catholique, l'apparition devrait alors conduire à sa conversion à la Foi catholique.
Un voyant est là pour transmettre un message mot pour mot sans rien y changer.
Il ne doit donc pas faire de jugements sur le message et encore moins donner des conférences sur le sujet. Il doit être serein, sincère et crédible. Un véritable voyant ne peut en aucun cas être pris en flagrant délit de mensonge. Il ne doit non plus, en aucune façon, être exalté. Il ne doit en tirer aucun avantage personnel. Il ne peut pas faire d’argent avec les apparitions dont il a (ou non) bénéficié. Un véritable voyant n’ouvrira donc pas de boutique de souvenirs, d’hôtel ou de restaurant, ni même de chambres d’hôtes.
Il doit tout faire pour avoir une vie exemplaire.
Sa vie doit être empreinte d’humilité dans son comportement, ses propos et ses tenues qui ne seront donc jamais provocantes.
Il doit accepter toutes les critiques en silence.
Certains "voyants" autoproclamés ont des avocats et traînent en justice ceux qui les critiquent...
Le nom du voyant.
Il ne doit pas se cacher derriere un pseudo pour transmettre le message, et son nom ne doit pas comporter de titres auto-attribués tels que "Fille bien aimée de Marie", "Petit apôtre choisi", "Christine du Tabernacle Silencieux" ou autres pseudos de ce genre...
Afin que l’Autorité ecclésiastique soit en mesure d’acquérir davantage de certitudes sur telle ou telle apparition ou révélation, elle procédera de la façon suivante :
a) en premier lieu, juger du fait selon les critères positifs et négatifs.
b) ensuite, si cet examen s’est révélé favorable, permettre certaines manifestations publiques de culte et de dévotion, tout en poursuivant sur les faits une investigation d’une extrême prudence (ce qui équivaut à la formule : « pour l’instant, rien ne s’y oppose »).
c) enfin, un certain temps s’étant écoulé et à la lumière de l’expérience (à partir de l’étude particulière des fruits spirituels engendrés par la nouvelle dévotion), porter un jugement sur l’authenticité du caractère surnaturel, si le cas le requiert.
"Nous vous exhortons à écouter avec simplicité de cœur et honnêteté d’esprit les salutaires avertissements de la Mère de Dieu. Si les pontifes romains ont été constitués gardiens et interprètes de la Révélation Divine contenue dans la Sainte Ecriture et dans la Tradition, ils se font aussi un devoir - quand après mûr examen ils le jugent opportun pour le bien général - de recommander à l’attention des fidèles ces lumières surnaturelles qu’il plaît à Dieu de dispenser librement à certaines âmes privilégiées, non pour proposer des doctrines nouvelles, mais pour guider notre conduite".
Jean XXIII, Message de clôture de l’année Mariale, 18 février 1959