
La contrition est une douleur de l'âme et une détestation des péchés que l'on a commis, avec une ferme résolution de ne plus y tomber. Elle est nécsésaire pour obtenir le pardon de nos péchés. Expliqué simplement, on ne peut pas demander pardon pour quelque chose que l'on ne regrette pas, car le pardon n'aurait alors aucun sens.
"Si vous avez perdu le Seigneur par vos péchés, nous dit Moïse, cherchez-le de tout votre coeur, dans l'affliction et l'amertume de votre coeur" (Joël 2:13. ).
Dieu désire que notre coeur se repente, car "C'est de votre coeur, dit le Seigneur, que sont nés toutes les mauvaises pensées, tous ces mauvais désirs" (Matth. 15:19.)
L'esprit de pénitence s’exerce de deux façons: par le sacrement du pardon ou par la contrition parfaite avec un désir de se confesser. Les deux remettent infailliblement le péché commis. C’est l’enseignement formel de l’Église et de ses Docteurs. "Après le péché, il n’y a que deux moyens pour une âme d’obtenir le pardon: la confession ou le repentir. Qu’elle se confesse avec au moins la contrition imparfaite ou qu’elle tire de son cœur un acte de contrition parfaite." (Saint Alphonse de Liguori).
Les catholiques doivent recourir au sacrement du pardon. On ne peut pas se confesser à Dieu directement, il faut avoir l'humilité d'avouer nos fautes devant un prêtre pour recevoir l'absolution. Si on est dans l'impossibilité de recevoir le sacrement, une contrition parfaite nous permet cependant d'obtenir le pardon de nos péchés. Chaque personne, peu importe sa religion, peut obtenir le pardon de ses péchés par une contrition parfaite, s'il a un sincère regret d'avoir offensé Dieu. (Ou s'il ne connait pas Dieu, un sincère regret d'avoir agi contre la loi naturelle gravée dans le coeur de chacun).
La loi naturelle exprime le sens moral originel qui permet à l’homme de discerner, par la raison, ce que sont le bien et le mal, la vérité et le mensonge. Elle pointe des comportements interdits pour que la vie en société soit possible, par exemple le meurtre, le vol, le mensonge, que toutes les cultures condamnent.
Nature et qualités de la contrition
Le Concile de Trente définit la contrition :"Une douleur de l’âme et une détestation du péché commis avec le propos de ne plus le commettre à l’avenir." La douleur et la détestation du péché impliquent la résolution ferme de ne plus le commettre à l’avenir. Un vrai regret suppose nécessairement la volonté de se corriger et de ne plus pécher.
Sans la contrition, Dieu ne peut nous accorder le pardon de nos fautes, parce qu'on ne peut pas demander pardon sans regret. La contrition, pour être véritable, exige deux choses: la douleur et la détestation du péché, et la résolution de ne plus le commettre à l’avenir. La première regarde le passé, c’est la contrition proprement dite. La seconde regarde l’avenir, c’est le bon propos.
La contrition doit être intérieure, et non pas seulement dans les paroles. En vain réciterait-on l’acte de contrition ou verserait-on des larmes, si on n’avait pas, au fond du cœur, un regret sincère d’avoir offensé Dieu. Elle doit s’appliquer à tous les péchés commis, sans exception. Celui qui en exclurait ne fut-ce qu’un seul de son repentir, garderait son cœur attaché au péché et ne serait pas disposé à recevoir le pardon.
Qualités du bon propos.
Ferme: Saint Thomas définit le propos : un acte déterminé de la volonté de faire une action future. Ce n’est pas un désir vague, une pensée quelconque. Il ne suffit pas de dire : je voudrais bien, je ferai mon possible; car l’enfer est pavé de bonnes intentions; combien de gens qui ont bien voulu, mais qui n’ont rien fait se sont mis en danger d'être perdus.
Universel: Cette volonté doit s’étendre à tous les péchés mortels.
Efficace: Il importe de prouver, par des actes, notre bonne volonté. Un amendement sérieux de la vie, montre que l’âme est déterminée à ne plus offenser Dieu et à prendre tous les moyens pour ne plus retomber.
Il y a deux sortes de contrition : parfaite et imparfaite. La seule différence qui existe entre ces deux contritions est le motif : l’un étant parfait (regret d’avoir offensé Dieu parce qu’Il est infiniment Bon et Aimable) ; l’autre imparfait (regret d’avoir offensé Dieu à cause des châtiments dont Il peut nous punir) ; l’un provient de l’amour, l’autre de la crainte. Saint Pierre et Marie-Madeleine sont deux modèles de contrition parfaite. Est-ce à dire que les larmes sont un gage de contrition parfaite ? Non. La contrition parfaite doit se trouver, avant tout, dans la volonté.
La contrition parfaite justifie immédiatement le pécheur avant même la réception du sacrement du pardon. En d’autres termes, à l’instant même où le pénitent la conçoit dans son cœur, ses péchés lui sont pardonnés; il redevient l’enfant de Dieu. La contrition parfaite est un acte qui provient de l’amour; or, il est dit dans les Saintes Écritures que l’amour justifie le pécheur. "Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car La charité couvre une multitude de péchés." (1 Pierre 4:8). Après cet acte de contrition, recevoir le sacrement du pardon reste cependant nécessaire pour les catholiques (sauf en cas de réelle impossibilité.)
"La contrition perfectionnée par la charité réconcilie l’homme avec Dieu, avant même la réception du sacrement de Pénitence." (Concile de Trente).
Sous la loi ancienne, la contrition opérait cet effet (rémission du péché mortel) absolument et sans condition. Sous la loi nouvelle, elle ne l’opère qu’avec le vœu ou le désir de recevoir le sacrement du pardon. Procédant de l’amour, il est évident que celui qui aime est nécessairement dans la disposition d’accomplir toute la loi or la loi de Dieu veut que, contrition parfaite ou non, nous accusions en confession tous péchés mortels. On peut dire que celui qui fait un acte de contrition parfaite a en même temps la volonté, au moins implicite, de recourir au sacrement du pardon dès qu’il le pourra.
Est-ce difficile de faire un acte de contrition parfaite ?
"Par suite d’un préjugé trop répandu, on croit que l’acquisition de la contrition parfaite est d’une difficulté désespérante. Erreur pernicieuse : pourquoi enlever ainsi aux pauvres âmes qu’une surprise, une tentation violente trouve faibles, l’espoir de se relever sans retard ; pourquoi refuser à celui qu’un accident subit jette dans les bras de la mort, la consolation de pouvoir se repentir assez pour trouver miséricorde auprès de son Juge ?" (Abbé F. Maucourant,Le Sacrement de Pénitence.)
La contrition, de par la bonté de Dieu, est facile d’accès, car elle ne requiert aucun sentiment, mais un acte de la volonté. L’intensité de la contrition (Verser des larmes, etc.) n'est pas requise. On peut la désirer mais elle n'est pas nécessaire. Ce que Dieu demande, c’est que la volonté regrette ses fautes, qu'elle se repente pour un motif d’amour.
Moyens d’obtenir la contrition parfaite.
La prière: Dieu est toujours prêt à donner à qui lui demande. Saint Bernard disait : "Comment Dieu pourrait-il refuser nos demandes, lui qui, quand nous ne demandons rien, nous provoque lui-même à demander ?" Demandons lui souvent, avec ardeur, la grâce de la contrition parfaite.
Méditation des motifs de contrition:
-La laideur du péché
-Les fins dernières: Le Ciel perdu et l'enfer
-Majesté de Dieu outragée
-Bonté de Dieu méprisée
-La Passion et mort de Jésus.
Les deux premiers ne produiront que la contrition imparfaite, il est donc mieux de méditer sur les trois derniers en particulier.
La contrition parfaite est également utile aux chrétiens qui vivent en état de grâce, car chaque acte de contrition parfaite nous obtiendra une rémission complète ou partielle des peines dues à nos péchés. Elle procure le pardon des péchés véniels dont on se repent, et augmente constamment en nous la grâce sanctifiante pour assurer notre persévérance.