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La personne Humaine et la vie sociale

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La Vie dans le Christ

Par le baptême, les chrétiens deviennent "enfants de Dieu", et participants de la nature divine. Cette adoption filiale nous transforme en nous appelant a suivre l’exemple du Christ, et nous rend capables d’agir de facon juste et de pratiquer le bien.

A la suite de Jésus-Christ, les chrétiens peuvent chercher à imiter Dieu comme des enfants bien-aimés, en conformant leurs pensées, paroles et actions aux Siennes, et en suivant son exemple. Les sacrements et la prière nous donnent la grâce du Christ et les dons de l'Esprit Saint qui nous en rendent capables. L’Esprit Saint nous éclaire et nous fortifie pour vivre en enfant de lumière par la bonté, la justice et la vérité en toute chose.

 

La dignité de la personne humaine

La dignité de tout homme s’enracine dans sa création à l'image de Dieu, et s’accomplit dans sa vocation à la vie éternelle avec Lui. L'homme est doté de la raison, par laquelle il est capable de comprendre l’ordre des choses établi par Dieu. Il est aussi doté de la volonté, qui le rend capable de se porter lui-même vers sa vocation. Parce qu'il est raisonnable et capable d'actes volontaires, l’homme est doté de liberté, signe de l’image divine. Par la raison, l’homme connaît la voix de Dieu qui le presse d’accomplir le bien et d’éviter le mal. Chacun est tenu de suivre cette loi qui résonne dans la conscience de chaque homme, et qui s’accomplit dans l’amour de Dieu et du prochain.

Par ses actes délibérés, l'homme se conforme, ou non, au plan de Dieu, qui a pour finalité la Béatitude divine. Avec l’aide de la grâce il grandit dans la vertu, évite le péché et s’ils l’a commis, se tourne vers la miséricorde infinie de Dieu. Il accède ainsi à la perfection de la Charité. Les 10 commandements de Dieu et les enseignements du Christ nous montrent le chemin vers le Royaume des cieux. Nous nous y engageons pas à pas, par des actes quotidiens, soutenus par la grâce de l’Esprit Saint.


Egalité et Différences entre les hommes

Tous les hommes, créés à l’image de Dieu, dotés d’une même âme raisonnable, et rachetés par le Christ lors de Sa Passion, possedent une égale dignité. L’égalité entre les hommes porte essentiellement sur leur dignité personnelle et les droits qui en découlent. Toute forme de discrimination fondée sur le sexe, la couleur de la peau, la condition sociale, la langue ou la religion, doit être dépassée, comme contraire au dessein de Dieu.

En venant au monde, l’homme ne dispose pas de tout ce qui est nécessaire au développement de sa vie corporelle et spirituelle: il a besoin des autres. Des différences apparaissent liées à l’âge, aux capacités physiques, aux aptitudes intellectuelles ou morales, à la distribution des richesses...Les talents ne sont pas distribués également.

Ces différences appartiennent au plan de Dieu, qui veut que chacun reçoive d’autrui ce dont il a besoin, et que ceux qui disposent de talents particuliers en communiquent les bienfaits à ceux qui en ont besoin. Les différences encouragent et souvent obligent les personnes à la bienveillance et au partage.

 

La liberté 

Dieu a créé l’homme raisonnable et par là semblable à Lui, parce-que créé libre et maître de ses actes. La liberté est le pouvoir, enraciné dans la raison et la volonté, d’agir ou de ne pas agir, de poser par soi-même des actions délibérées. Elle atteint sa perfection quand elle est ordonnée à Dieu et a l'amour du prochain.

La liberté implique la possibilité de choisir entre le bien et le mal, de grandir en perfection ou de défaillir et de pécher. Plus on fait le bien, plus on devient libre. Il n’y a de liberté vraie qu’au service du bien et de la justice. Le choix de la désobéissance et du mal est un abus de la liberté et conduit à l’esclavage du péché. (Rm 6:17).

La liberté rend l’homme responsable de ses actes, dans la mesure où ils sont volontaires. L’homme, blessé dans sa nature par le péché originel, est sujet à l’erreur et enclin au mal dans l’exercice de sa liberté, meme s'il conserve le désir du bien. Tout acte directement voulu est imputable à son auteur. La responsabilité d’une action peut cependant être diminuée, voire supprimée par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte et d’autres facteurs psychiques ou sociaux. Progresser dans la vertu, dans la connaissance du bien et dans notre vie spirituelle nous permet d'accroitre la maîtrise de notre volonté.

La liberté s’exerce dans les rapports entre les personnes. Chaque personne, créée à l’image de Dieu, a le droit d’être reconnue comme un être libre et responsable. Le droit à l’exercice de la liberté est une exigence inséparable de la dignité de la personne humaine, en matière morale comme religieuse. Ce droit doit être civilement reconnu et protégé dans les limites du bien commun: l’exercice de la liberté n’implique pas le droit de tout dire et de tout faire.

 

La moralité des actes humains

Les actes humains, librement choisis par suite d’un jugement de conscience, sont moralement qualifiables. Ils sont bons ou mauvais. La moralité des actes humains dépend de trois choses:

-l’objet choisi
-l’intention
-les circonstances de l’action

L’objet choisi est ce vers quoi se porte délibérément la volonté. La raison le reconnaît, et le juge conforme ou non au bien.

L’intention désigne le but poursuivi dans l’action. C'est un élément essentiel dans la qualification morale de l’action. Une même action peut être inspirée par plusieurs intentions, par exemple rendre service pour obtenir une faveur ou pour en tirer vanité. Une bonne intention ne rend ni bon ni juste un comportement en lui-même désordonné (comme le mensonge et la médisance). La fin ne justifie pas les moyens. On ne peut pas par exemple justifier un avortement comme un moyen légitime de sauver une vie humaine. Une intention mauvaise surajoutée (la vanité par exemple) rend mauvais un acte qui, de soi, peut être bon (rendre un service).

Les circonstances peuvent aggraver ou diminuer la bonté ou la malice morale d'un acte, et aussi atténuer ou augmenter la responsabilité de l’agent (agir par crainte de la mort). Les circonstances ne peuvent cependant pas modifier la qualité morale des actes eux-mêmes ; elles ne peuvent rendre ni bonne, ni juste une action mauvaise.

Une action moralement bonne suppose à la fois la bonté de l’objet, de l'intention et des circonstances. Une fin mauvaise corrompt l’action, même si son objet est bon en soi (par exemple rendre service pour être vu des hommes).

Les conséquences finales d'une action ne sont pas imputable si elles n’ont pas été voulues ni comme fin ni comme moyen. (Par exemple la mort d'une personne à qui l'on a essayé de porter secours). Pour que la faute soit imputable, il faut que les conséquences finales soient prévisible, et que celui qui agit ait la possibilité de les éviter (Par exemple la mort causée par un conducteur en état d’ivresse).

L’objet du choix peut à lui seul vicier l’ensemble d’un agir. Il y a des comportements concrets – comme la fornication – qu’il est toujours erroné de choisir, parce que leur choix comporte un désordre de la volonté, c’est-à-dire un mal moral. Il est donc erroné de juger de la moralité des actes humains en ne considérant que l’intention qui les inspire, ou les circonstances qui en sont le cadre (milieu, pression sociale, contrainte ou nécessité d’agir, etc.)

Certains actes sont par eux-mêmes toujours gravement illicites en raison de leur objet, indépendamment des circonstances et des intentions (Par exemple le blasphème, l’homicide, l’adultère). Il n’est jamais permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien.

 

La conscience morale

Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix qui nous presse d’accomplir le bien et d’éviter le mal résonne dans le cœur de chaque etre humain, qu'il soit chrétien ou non-croyant.

La conscience morale est un jugement de la raison par lequel l'homme sait qu'un acte concret qu’il a fait, va faire ou est en train de faire, est bon ou mauvais. En tout ce qu’il dit et fait, l’homme est tenu de suivre fidèlement ce qu’il sait être juste et bon. C’est par le jugement de sa conscience que l’homme perçoit et reconnaît la loi divine.

Mise en présence d’un choix moral, la conscience peut porter soit un jugement en accord avec la raison, la loi divine et la loi naturelle, soit au contraire un jugement qui s’en éloigne. L’homme doit toujours obéir au jugement de sa conscience: s’il agissait délibérément contre elle, il se condamnerait lui-même. Mais il arrive que la conscience soit dans l’ignorance et porte des jugements erronés sur des actes à poser ou déjà commis. L’homme est quelquefois confronté à des situations qui rendent la décision difficile, cependant, il doit toujours rechercher ce qui est juste et bon, et discerner la volonté de Dieu exprimée dans la loi naturelle.

Si l’ignorance est invincible, ou le jugement erroné sans faute volontaire, un mal commis par une personne ne peut pas lui être imputé. Il n’en demeure pas moins un mal, un désordre: il faut donc travailler à corriger la conscience morale de ses erreurs.

La conscience doit être informée et éclairée. Dès l'enfance, une éducation prudente préserve ou guérit de la peur, de l’égoïsme ou de l’orgueil, nés de la faiblesse et des fautes humaines. L’éducation de la conscience garantit la liberté et engendre la paix du cœur. Plus la conscience droite l’emporte, plus les personnes et les groupes s’éloignent d’une décision aveugle et tendent à se conformer aux règles objectives de la moralité.

Dans la formation de la conscience, la Parole de Dieu est la lumière sur notre chemin: il nous faut l’assimiler dans la foi et la prière, et la mettre en pratique. L’Esprit Saint nous assiste par ses dons, et les conseils d’autrui et les enseignement de l’Église nous guident sur cette route.
 

L’autorité

L'autorité est la qualité par laquelle des personnes ou des institutions donnent des lois et des ordres à des hommes, et attendent une obéissance de leur part. Toute communauté humaine a besoin d’une autorité qui la régisse : son rôle vise à assurer autant que possible le bien commun de la société.

L’autorité est une chose voulue de Dieu: "Que tout homme soit soumis aux autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui existent sont établies par lui. Ainsi, celui qui s’oppose à l’autorité se rebelle contre l’ordre voulu par Dieu" (Rm 13:1-2 ). Cependant le choix des différents régimes politiques et des dirigeants doit être laissé à la libre volonté des hommes. La diversité des régimes politiques est moralement admissible, tant qu’ils concourent a assurer le bien commun.

L’autorité ne tire pas d’elle-même sa légitimité. Elle ne doit donc pas se comporter de manière despotique, mais agir pour le bien commun. Les régimes dont la nature est contraire à la loi naturelle et aux droits fondamentaux des personnes ne peuvent réaliser le bien commun des nations auxquelles ils se sont imposés. Aussi, il est préférable que tout pouvoir soit équilibré par d’autres qui le maintiennent dans de justes limites.

L’autorité ne s’exerce légitimement que si elle recherche le bien commun du groupe considéré et si elle emploie des moyens honnetes et moralement licites pour l'atteindre. S’il arrivait aux dirigeants d’édicter des lois injustes ou de prendre des mesures contraires à l’ordre moral, ces dispositions ne sauraient obliger les consciences. En pareil cas, l’autorité cesse d’être elle-même et dégénère en oppression.

Le Bien Commun

Le bien commun est l’ensemble des conditions sociales qui donnent aux groupes de personnes et à chacun de leurs membres ce qui est nécessaire à la vie, au bonheur et à un épanouissement collectif.

Il est aussi l'inclination naturelle de la communauté humaine vers le vrai Bien qui est Dieu. Dans une perspective chrétienne, la recherche du bien commun est alors le fondement de toute organisation sociale et politique. Nous ne sommes pas appelés à vivre la Foi de manière isolée, mais à la partager avec nos frères, en étant des témoins de l'Amour Divin et de la fraternité en recherchant le bien commun. A la suite de Jésus-Christ, nous pouvons porter notre foi personnelle à la communauté et rendre le chemin de nos frères plus supportable, tout en transmettant en même temps le désir, que chacun puisse arriver à la conversion.

Le bien commun intéresse la vie de tous, et réclame la prudence de la part de chacun, en particulier de ceux qui exercent la charge de l’autorité. Il comporte trois éléments essentiels :

-Le respect de la personne humaine

Au nom du bien commun, les pouvoirs publics doivent respecter les droits fondamentaux de la personne humaine. La société se doit de permettre à chacun de ses membres de réaliser sa vocation. En particulier, le bien commun réside dans les conditions d’exercice des libertés naturelles : droit d’agir selon sa conscience, droit à la protection de la vie privée et à la liberté, y compris en matière religieuse.

-Le bien-être social

L’autorité doit rendre accessible à chacun ce dont il a besoin pour mener une vie décente : nourriture, logement, vêtements, éducation, santé, travail, droit de fonder une famille, etc. Chacun doit aussi se préoccuper de susciter et de soutenir des institutions qui améliorent les conditions de la vie humaine.

-La paix

L’autorité doit assurer, par des moyens honnêtes, la sécurité de la société et celle de ses membres.

 

Le devoir de voter

Les papes, les théologiens et les évêques ont enseigné qu'il existe un devoir pour les catholiques de voter, sous peine de péché grave. Ce devoir se justifie par le devoir que nous avons tous, en tant qu'hommes et en tant que catholiques, de concourir à la réalisation du bien commun, qui est précisément conditionnée par les élections.

Même dans le cas ou tous les candidats seraient indignes, il faudrait voter pour le moins indigne d'entre eux. Par exemple, dans le cas extrême où les candidats seraient tous des persécuteurs de l'Église, il faudrait voter pour le moins cruel, car le vote ne signifie pas nécessairement que l'on approuve l'intégralité du programme ni des idées du candidat. L'abstention n'existe pas, en ce sens que la voix que l'on refuse au candidat le moins indigne risque de profiter au plus indigne.

Saint Thomas d'Aquin enseigne que lorsqu'on est confronté à deux maux, et qu'il est impossible de réaliser un bien positif, il convient d'éviter un plus grand mal. Dans un tel cas, on ne choisit pas le mal, mais on choisit un bien réel qui consiste à éviter un mal plus grand. Il n'est par contre jamais permis de faire le mal en vue d'une fin bonne, contrairement à ce qu'on a pu dire par exemple pour justifier l'usage de l'avortement afin d'empecher la mort.

Par ailleurs, il n'est pas obligatoire de ne voter que pour les candidat catholique. Il se peut qu'un candidat catholique propose un programme qui soit opposé a la morale et aux enseignements de l'Eglise a cause des idées défendues par son parti politique (C'est le cas de Joe Biden aux Etats-Unis par exemple). De plus, la propagation de la foi revient principalement à l'Église, et non à l'État. Certains chrétiens habitent des pays ou les chrétiens sont persécutés, et pourtant ils doivent voter, afin de participer à la réalisation du bien commun naturel dans la société.