
Les sacrements
Un sacrement est un rite comportant un signe extérieur sensible, institué par Jésus-Christ pour produire ou augmenter la grâce dans les âmes.
Un signe est quelque chose qui nous apprend que quelque chose d'autre existe. Par exemple, la fumée nous dit qu'il y a un feu, même si l'on ne voit pas le feu. De même, le signe extérieur dans les sacrements nous montre qu'il se produit quelque chose, dans le sacrement, que nous ne voyons pas. Par exemple, dans le sacrement du Baptême, l’acte par lequel on verse l’eau sur la tête de la personne, et les paroles " Je te baptise, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ", sont un signe sensible de ce que le Baptême opère dans l’âme : la grâce donnée par le Baptême purifie l’âme du péché, tout comme l’eau lave le corps. Mais ce n'est pas seulement un signe, car à l'instant même ou le prêtre verse l'eau et prononce les paroles du baptême, l'âme est purifiée de tous ses péchés.
De même dans le sacrement du Pardon, les péchés confessés sont pardonnés lorsque le prêtre lève les mains et prononce la formule d'absolution. Au moment même ou le signe extérieur est donné, la grâce est donnée à l'âme.
Chaque sacrement a été institué par Jésus-Christ, car Il est la source de toutes les grâces, qu'Il nous a obtenues par Sa mort sur la croix. L'Église peut distribuer Ses grâces, mais seulement de la façon dont Jésus l'a voulu. L'Église ne peut donc pas décider de créer de nouveaux sacrements, ni d'en supprimer. Il existe sept sacrements : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, le Sacrement du Pardon, l’Extrême-onction, l’Ordre et le Mariage. Le plus grand de tous les sacrements est le sacrement de l’Eucharistie, parce qu’il contient non seulement la grâce, mais Jésus-Christ Lui-meme, auteur de la grâce et des sacrements.
La vie de notre âme est similaire à la vie de notre corps : nous devons d'abord naître, puis être nourris pour que notre corps grandisse et se fortifie. Si nous sommes malades, nous devons être soignés ; quand nous allons mourir, il faut que d'autres prennent soin de nous. De la même manière, nous renaissons spirituellement par le baptême, notre âme est fortifiée dans la foi par la confirmation, nourrie par l'Eucharistie, et guérie de nos péchés par le sacrement du pardon. Par l'Extrême-onction, nous sommes accompagnés à l'heure de la mort. Par le sacrement de l'Ordre, les prêtres reçoivent la grâce nécessaire pour nous guider dans notre vie spirituelle. Par le sacrement du mariage, un homme et une femme obtiennent les grâces nécessaires pour élever et guider leurs enfants dans la foi.
Les grâces reçues par les sacrements
Pour qu'un sacrement soit valide, il faut la matière, la forme, et un ministre qui ait l’intention d'administrer le sacrement selon les règles de l’Église.
-La matière est le signe extérieur qu’on emploie pour les administrer par exemple l’eau dans le Baptême, ou l’huile dans la Confirmation.
-La forme des sacrements consiste dans les paroles que l’on prononce.
-Le ministre des sacrements est la personne qui confère le sacrement : à l'exception du baptême (dans des cas particuliers), seuls les prêtres ordonnés et ayant reçu l'accord de leur évêque peuvent administrer les sacrements.
Certains sacrements nous donnent la grâce sanctifiante, et les autres l'augmentent dans nos âmes. La grâce sanctifiante est un don surnaturel de Dieu, qui nous rend justes, enfants adoptifs de Dieu et héritiers du Ciel. Par elle, l’homme passe de l’état de péché mortel à l’état de justice. Quand on n'est pas en état de grâce (si l'on n'est pas encore baptisé ou si l'on s'est séparé de Dieu par un péché mortel), l'âme est spirituellement comme morte : les sacrements du baptême et du pardon lui redonnent alors vie par cette grâce sanctifiante.
Les autres sacrements sont reçus par une personne déjà en état de grâce : ils amplifient la grâce dans notre âme. La grâce reçue par les autres sacrements est appelée la grâce actuelle : elle illumine notre esprit et fortifie notre volonté, pour que nous fassions le bien et évitions le mal.
Le Baptême et la Pénitence sont appelés sacrements des morts, parce qu’ils sont établis principalement pour rendre aux âmes mortes par le péché, la vie de la grâce. Les sacrements qui augmentent la grâce en celui qui la possède (la Confirmation, l’Eucharistie, l’Extrême-onction, l’Ordre et le Mariage) s’appellent sacrements des vivants, parce que ceux qui les reçoivent doivent être exempts de péché mortel, c’est-à-dire en état de grâce. Celui qui reçoit un des sacrements des vivants en sachant qu’il n’est pas en état de grâce, commet un grave sacrilège, parce qu'il abuse de quelque chose de sacré.
Dieu nous communique Ses grâces principalement par le moyen des sacrements. Sans le secours de la grâce de Dieu, par nos seules forces, nous ne pouvons rien faire pour la vie éternelle. Nous pouvons malheureusement résister à la grâce de Dieu, et même la refuser, car elle ne va pas a l'encontre de notre libre-arbitre.
Les sacrements donnent toujours la grâce, pourvu qu’on les reçoive avec les dispositions nécessaires. Cela signifie accomplir tout ce que l'Eglise nous demande de faire avant de les recevoir. Par exemple dans le sacrement du pardon, les dispositions nécessaires sont de confesser tous les péchés mortels dont on se souvient, d'avoir un véritable repentir pour ceux-ci, ainsi que la résolution de ne plus les commettre.
Le caractère imprimé par certains sacrements.
Le Baptême, la Confirmation et l’Ordre ne peuvent être reçus qu’une fois parce qu’ils impriment un caractère dans l'âme, c'est à dire une marque spirituelle qui ne peut plus s’effacer. Cela sert à nous marquer dans le Baptême comme membres de Jésus-Christ, dans la Confirmation comme ses soldats, dans l’Ordre comme ses ministres. Cette marque sera visible pour toute l'éternité : si nous allons au Ciel, elle brillera pour notre honneur, elle sera la preuve que nous avons fait bon usage des grâces que Dieu nous a données. Si nous allons en enfer, ce sera une marque de disgrâce et de honte, qui nous rappellera éternellement toutes les grâces de Dieu dont nous avons abusé ou que nous avons refusées.