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Les commandements de Dieu
Moïse fit sortir le peuple du camp, à la rencontre de Dieu; et ils se placèrent au bas de la montagne (…) L'Éternel appela Moïse sur le sommet de la montagne. Et Moïse monta(...). Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant:
-Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face.
-Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l'Éternel, ton Dieu, suis un Dieu jaloux.
-Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain; car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain.
-Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié.
-Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne.
-Tu ne tueras point.
-Tu ne commettras point d'adultère.
-Tu ne déroberas point.
-Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
-Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.
(…) Vous suivrez entièrement la voie que l'Éternel, votre Dieu, vous a prescrite, ; vous ne vous en détournerez ni à droite, ni à gauche, afin que vous viviez et que vous soyez heureux, afin que vous prolongiez vos jours dans le pays dont vous aurez la possession.
Les commandements de Dieu et de l'Église
Il ne suffit pas d'appartenir à l'Église pour être sauvé: nous devons également garder les commandements de Dieu et de Son Église. Si quelqu'un venait à dire: "Je suis chrétien, je suis baptisé, je n'ai pas à me soucier de ce que je fais car je suis sûr d'aller au Ciel", ce serait évidemment terriblement faux. "La foi en Christ seule suffit pour être sauvé" : c'est également faux.
Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui: Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : (..) Tu connais les commandements : Tu ne commettras point d'adultère ; tu ne tueras point ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère, et: tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Marc 10:17)
Ici, Jésus ne dit pas qu'il n'y a que ces commandements, mais Il donne ceux-ci en exemple, voulant signifier que l'ensemble des 10 commandements doivent être respectés pour aller au Ciel.
"Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée. Car par tes paroles, tu seras justifié, et par tes paroles, tu seras condamné." (Marc 12:36). Si nous devons rendre compte de nos paroles, et que nous serons justifiés ou condamnés par elles, combien plus par nos actions ? Garder les commandements est donc la clé pour aller au Ciel. Nous devons mettre en pratique non seulement les 10 commandements, mais aussi les enseignements de Jésus dans l'Évangile. (Par exemple: si vous pardonnez aux autres leurs offenses, votre Père pardonnera les vôtres.)
Nous faisons une distinction entre les commandements donnés directement par Dieu, et les commandements de l'Église.
Les commandements de l'Église sont un ensemble de quelques règles spécifiques:
-Assister à la messe les dimanches et les jours d'obligation (Ascension, Assomption, Toussaint et Noël pour la France) et s'abstenir de tout travail servile.
-Confesser ses péchés au moins une fois par an.
-Recevoir la Communion au moins une fois par an pendant le temps pascal.
-Respecter le jeûne et l'abstinence les jours demandés.
-Participer au soutien de l'Église comme l'on peut (quête, dons, etc.)
-Respecter les lois de l'Église concernant le mariage.
L'Église peut modifier les commandements de l'Église, mais elle ne peut en aucun cas changer les commandements de Dieu.
Les commandements de Dieu sont tellement importants, qu'aller à l'encontre de l'un d'entre eux peut conduire a un péché grave. Il faut souligner que les 10 commandements ont toujours existé, même avant qu'ils ne soient dictes à Moise. Il a toujours été un péché de tuer, de commettre l'adultère, d'adorer de faux dieux, etc.
Dans l'Évangile, Jésus a souligné les 2 plus grands commandements, qui contiennent toute la Loi de Dieu: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force" et "Aime ton prochain comme toi-même". Aimer son prochain comme soi-même signifie essayer d'obtenir à son prochain les mêmes bonnes choses que l'on aimerait obtenir pour soi. Cela inclut les actes de miséricorde corporelle (soins aux malades, aide aux pauvres...) et les actes de miséricorde spirituelle.
Ces deux commandements de l'amour de Dieu et du prochain contiennent toute la Loi de Dieu, car tous les autres commandements sont donnés soit pour nous aider a respecter ces deux commandements, ou pour nous indiquer comment fuir ce qui leur est opposé.
Parmi les 10 commandements, les 3 premiers réfèrent a Dieu, et les 7 autres a notre prochain. Ainsi, tous les commandements peuvent se résumer ainsi : Aimer Dieu et aimer son prochain.
Le premier commandement dit: “tu adoreras seulement le vrai Dieu.”
Le second dit, “tu respecteras Son Saint nom.”
Le troisième dit, “tu respecteras les jours qui lui sont dédiés.”
“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force”. Si l'on fait cela, on respectera les 3 premiers commandements.
Les autres commandements demandent : “Honore ton père et ta mère” (ce qui dans le sens des commandements peut aussi signifier son prochain), ne tue pas (ton prochain), ne le dépossède pas de ses biens, ne convoite pas son époux/épouse, ne porte pas de faux jugements (ou jugements téméraires) à son propos, ne désire pas injustement posséder ses biens”, etc.
“Aime ton prochain comme toi-même”. Si l'on fait cela, on respectera les 7 derniers commandements.
Les commandements de Dieu ont reçu ce nom parce que c’est Dieu lui-même qui les a imprimés dans l’âme de tout homme, qui les a promulgués sur le mont Sinaï dans la loi ancienne gravée sur deux tables de pierre, et que Jésus-Christ les a confirmés dans la loi nouvelle.
Nous pouvons certainement observer les commandements de Dieu, parce que Dieu ne nous commande rien d’impossible, et qu’il donne la grâce de les observer à qui la demande comme il faut.
Dans chaque commandement, il faut considérer la partie positive et la partie négative, c’est-à-dire ce que le commandement nous demande et ce qu’il nous défend.
Le 1er commandement: "Je suis le Seigneur, ton Dieu. Tu n'aura pas d'autre dieux que Moi."
Le premier commandement nous demande d'aimer Dieu, c'est-à-dire Lui donner à Lui seul l'honneur que nous Lui devons en tant que Père, Créateur et Maitre de toutes choses. Le premier commandement interdit :
-L’idolâtrie : rendre à une statue, à une image, à une personne, ou à quelque créature le culte d’adoration qui n’est dû qu’à Dieu seul.
"Tu ne feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre". Cela ne concerne évidemment pas toutes sortes d'images, sinon le seul fait de peindre un animal, ou d'accrocher une photo des membres de sa famille au mur serait un péché. Dieu Lui-même a demandé à Moïse de faire quelques-gravures, comme les deux statues de chérubins qui étaient sur l’arche et le serpent d’airain dans le désert. Le commandement défend seulement les images de fausses divinités faites dans un but d’adoration.
Il n’est pas défendu d’honorer et d’invoquer les Anges et les Saints ; nous devons même le faire, parce que c’est une chose bonne, utile et hautement recommandée par l’Église, car ils sont les amis de Dieu et nos intercesseurs auprès de lui. La Sainte Vierge et les Saints, par les mérites de Jésus-Christ et par la charité qui les unit à Dieu et à nous, nous aident par leur intercession à obtenir les grâces que nous demandons.
On peut aussi honorer les images de Jésus-Christ et des Saints, parce que l’honneur que l’on rend aux saintes images de Jésus-Christ et des Saints est rapporté à leurs personnes mêmes. Il est important de noter que l'on adore Dieu pour son excellence infinie, mais l'on n'adore pas les Anges ni les Saints : on les honore seulement, comme les amis de Dieu et nos intercesseurs auprès de Lui.
L’idolâtrie ne concerne pas seulement les faux cultes. On adore également de faux dieux quand on fait de l'argent, de la popularité, de notre corps, du pouvoir, des plaisirs, etc. le centre de notre vie. Si l'on met Dieu de côté pour se consacrer a des choses que l'on considère comme plus importantes, si l'on est prêts à pécher et à ignorer les commandements de Dieu pour ces choses, alors dans les faits nous faisons de ces choses notre dieu, en leur consacrant notre temps et nos pensées.
-La superstition : attribuer à une action, une parole ou à une chose une vertu surnaturelle qu’elle n’a pas. ( talismans, amulettes, toucher du bois pour conjurer le mauvais sort, etc.)
-Le sacrilège : profaner un lieu, une personne ou une chose consacrée à Dieu et destinée à son culte. (voler une chose sacrée ou voler dans un lieu sacré, par exemple voler un Calice ou voler de l'argent offert dans une église, blasphèmes, cacher volontairement des péchés graves lors de la confession...)
-L’hérésie : nier avec obstination une vérité de la Foi (présence réelle du Christ dans l'eucharistie, etc.)
-Le spiritisme, la magie et autres pratiques occultes. Toutes les pratiques du spiritisme sont défendues, parce qu’elles sont superstitieuses et que souvent elles requièrent l'intervention des anges déchus pour agir directement sur la matière.
Toutes les pratiques de magie par lesquelles on essaie de domestiquer les puissances occultes pour les mettre à son service et obtenir un pouvoir surnaturel, – même avec une bonne intention, comme guérir quelqu'un -, sont gravement contraires à la religion. Ces pratiques sont plus condamnables encore quand elles ont pour intention de nuire à autrui, qu’il y ait recours ou non à l’intervention des démons.
Dieu peut parfois révéler l’avenir à ses prophètes ou à d’autres saints. Cependant, en ce qui concerne le futur, il faut s’en remettre avec confiance entre les mains de Dieu, et abandonner toute curiosité malsaine. Toutes les formes de divination sont défendues : recours aux démons, évocation des morts, planches ouija, cartomancie ou autres pratiques supposées dévoiler l’avenir (cf. Dt 18, 10 ; Jr 29, 8). La consultation des horoscopes, l’astrologie, la chiromancie, le recours aux médiums expriment une volonté de puissance sur le temps et sur les hommes, en même temps qu’une volonté de recourir aux puissances cachées, ce qui est en contradiction avec l’honneur et le respect que nous devons à Dieu.
-La présomption : présumer de ses propres capacités (espérer pouvoir se sauver par soi-meme), ou présumer de la miséricorde divine (espérer pouvoir obtenir le pardon sans conversion et le Ciel sans mérites).
-La simonie : l’achat ou la vente des réalités spirituelles. (offrir de l'argent pour devenir évêque ou abbé, payer un prêtre pour obtenir l'absolution, etc.). À Simon le magicien, qui voulait acheter le pouvoir spirituel qu’il voyait dans les apôtres, Pierre répond : "Périsse ton argent, et toi avec lui, puisque tu as cru acheter le don de Dieu à prix d’argent" (Actes 8:20). Il est impossible d'acheter des biens spirituels, puisqu’ils viennent directement de Dieu. On ne peut les recevoir que gratuitement de Lui.
-Autres péchés contre la Foi, l'Espérance et la charité : Négligence dans sa formation religieuse, absence de prière et de pratique religieuse, tiédeur spirituelle, lectures, émissions et spectacles portant atteinte à la foi ou à la morale, manque de confiance en la bonté et la providence de Dieu, désespoir, prétexter de la bonté de Dieu pour pécher...
Le 2e commandement: "Tu ne prononceras le nom de Dieu qu’avec respect."
Le deuxième commandement nous demande de respecter le nom du Seigneur. Le second commandement nous défend :
-L'emploi du nom de Dieu sans respect : c’est-à-dire tout usage inconvenant du nom de Dieu, de Jésus-Christ, de la Vierge Marie et des saints, par colère, plaisanterie ou de toute autre manière peu respectueuse.
-Le blasphème et l'imprécation. Le blasphème consiste en des paroles ou actes de mépris ou de malédiction contre Dieu, la sainte Vierge, les Saints, l’Église du Christ, ou contre les choses sacrées. Le blasphème lance de telles paroles vers Dieu, la Sainte Vierge ou les Saints. L’imprécation les lance vers soi-même, ou vers son prochain.
Il est également blasphématoire de recourir au nom de Dieu pour couvrir des pratiques criminelles, par exemple faire la guerre, torturer ou tuer son prochain “au nom de Dieu”.
Les jurons, qui font intervenir le nom de Dieu sans intention de blasphème, sont un manque de respect envers le Seigneur. Le second commandement interdit aussi l’usage magique du Nom divin.
-Les fausses promesses et faux serments.
Les promesses faites au nom de Dieu engagent l’honneur, la fidélité et la véracité. Ne pas les respecter, c’est abuser du Nom de Dieu.
Le serment prend Dieu à témoin de ce que l’on affirme, et engage le nom du Seigneur. Dieu est Vérité : un faux serment appelle Dieu à témoigner d’un mensonge.
-Le parjure : faire une promesse sans intention de la tenir, ou après avoir promis sous serment, ne pas s’y tenir. C'est un manque de respect envers Dieu.
Il est permis de jurer seulement quand il y a nécessité et que le serment est fait avec vérité, discernement et justice. S’engager à faire quelque chose de mal est également contraire à la sainteté du nom de Dieu. On ne peut donc pas :
-affirmer avec serment ce que l’on sait ou croit être faux, ou promettre sous serment quelque chose que l’on n’a pas l’intention d’accomplir.
-promettre de faire quelque chose qui n’est pas juste ou permis, par exemple se venger, tuer, voler, etc.
La sainteté du nom de Dieu demande également de ne pas recourir à Lui pour des choses futiles.
-Manquer aux voeux. Un vœu est la promesse faite à Dieu d’une chose bonne et possible pour nous, à laquelle nous nous obligeons comme si elle nous était commandée. Manquer aux vœux est un péché, il ne faut donc pas faire de vœux sans réfléchir ou sans le conseil de son confesseur ou d’une autre personne prudente. On fait des vœux à Dieu seul, mais on peut aussi promettre à Dieu de faire quelque chose en l’honneur de la Sainte Vierge ou des Saints.
Le 3e commandement: "Tu sanctifieras le jour du Seigneur."
Le troisième commandement nous demande d’honorer Dieu par les pratiques du culte les jours de fête. Sous l’Ancienne Alliance, c’était le samedi, jour du Shabbat, et les autres jours solennels. Dieu a confié à Israël le Sabbat pour qu’il le garde en signe de Son alliance. Le Sabbat est réservé à la louange de Dieu, de son œuvre de Création et de ses actions salvifiques en faveur de Son peuple. Sous la Nouvelle Alliance, ce sont les dimanches et les jours de fêtes établis par l’Église. Le dimanche a été substitué au samedi, parce que c’est un dimanche que Jésus-Christ est ressuscité.
Le troisième commandement nous demande de sanctifier le dimanche et les jours de fêtes, en assistant au sacrifice de la Messe, en se livrant à la prière ou aux œuvres de charité envers le prochain. On sanctifie aussi le dimanche en donnant du temps à notre famille et nos proches. Le dimanche est un temps de réflexion, de silence, de culture et de méditation qui favorisent la croissance de la vie spirituelle.
Le troisième commandement nous défend, le dimanche et les jours de fêtes :
-le travail servile. Ce sont les travaux dits manuels, auxquels le corps a plus de part que l’esprit. En travaillant volontairement les jours de fête, on commet un péché grave, cependant si le travail dure peu de temps, il n’y a pas de faute grave.
Les travaux absolument nécessaires au service de Dieu ou du prochain (médecins, pompiers, ambulanciers, travailler pour aider une personne agée, etc.) sont autorisés. Il y a même une obligation de les accomplir si la vie du prochain est en danger. "Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer?" (Marc 3:4)
Les travaux manuels “légers” ou les travaux de nature intellectuelle ne vont pas à l'encontre du commandement. En revanche, les travaux manuels "inutiles" doivent être évités. On ne va certes pas en enfer pour avoir passé l'aspirateur un dimanche, mais cela reste devant Dieu une faute à éviter.
-les activités trop fatigantes, ou de nature pécheresse. Les occupations qui impliquent beaucoup d'efforts physiques, comme les sports, la danse, etc. Doivent être évités le dimanche. Il en est de même pour celles qui peuvent mener à quelque chose d'inconvenant: bagarres, dépenses exagérées... C'est encore plus vrai si les occupations sont en eux-mêmes un péché. Passer le jour du Seigneur dans des vanités mondaines ou le profaner par le péché équivaut à une sorte de sacrilège.
-la participation à ce qui peut nous porter au péché, comme les occupations et les réunions dangereuses pour la foi ou les mœurs.
Le 4e commandement: "Honore ton père et ta mère."
Le quatrième commandement nous demande de respecter nos parents, de suivre leurs conseils en tout ce qui n’est pas péché, et de les assister dans leurs besoins spirituels et temporels. " Honore ton père et ta mère afin d’avoir longue vie sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne " (Ex 20, 12 ; Dt 5, 16). Le respect de ce commandement nous donne en plus des fruits spirituels, des fruits temporels de paix et de prospérité. Ne pas l'observer entraîne au contraire de grands dommages pour les communautés et les personnes.
Les enfants doivent obéir aux conseils raisonnables de leurs parents, éducateurs et de tous ceux auxquels ils ont été confiés. Si l’enfant est persuadé en conscience qu’il est moralement mauvais d’obéir à tel ou tel ordre, il peut ne pas le suivre. L’obéissance envers les parents cesse avec l’émancipation des enfants, mais pas le respect, qui reste dû à jamais.
Les parents ont le devoir d’aimer, de soigner et de nourrir leurs enfants, de leur donner une éducation civile et religieuse, de les corriger de leurs fautes, de leur donner l'exemple d'une vie bonne, et de les éloigner des occasions de péché.
Sous le nom de père et de mère, le quatrième commandement s'étend également à tous nos supérieurs laïcs et ecclésiastiques (employeurs, gouverneurs, prêtres, autorités civiles, etc.) auxquels nous devons respect et obéissance. Nous devons honorer et respecter ceux que Dieu a revêtus de son autorité, car l’autorité qui gouverne la société civile vient de Dieu qui la veut constituée pour le bien commun. Voir également la page sur la personne humaine et la vie sociale >ici<
Nous devons respecter les lois imposées par l'autorité civile, pourvu qu’elles ne soient pas opposées à la loi de Dieu. " Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu " (Mt 22:21). " Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes " (Actes 5:29)
Le quatrième commandement défend :
Aux enfants (de tout âge):
-d’offenser nos parents en paroles, en actes out de toute autre manière.
-le manque d’amour, de respect, d’obéissance (dans les limites de l'autorité) et d’assistance (matérielle, spirituelle) envers les parents.
Aux parents :
-le manque d'amour envers les enfants
-la négligence dans la formation humaine, morale et spirituelle des enfants
-les manquements dans les devoirs de surveillance, de conseil et de correction.
Dans la société:
-le manque de respect envers l’autorité
-l'insoumission aux lois civiles justes (taxes, vote et autres devoirs civiques, etc.).
-les manquements dans les responsabilités des dirigeants (conditions de travail honnêtes, juste salaire, respect envers les employés, etc.)
Le 5e commandement: "Tu ne tueras point."
Le cinquième commandement nous demande avant tout de protéger toute vie humaine, depuis la conception jusqu'à la mort cliniquement prouvée.
La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être humain à la vie.
Depuis le premier siècle, l’Église a affirmé la malice morale de tout avortement provoqué. Cet enseignement n’a pas changé et ne peut pas changer. L’avortement direct est gravement contraire à la loi morale. Il est toujours un péché grave, même lorsqu’il est dit "thérapeutique": toute vie est respectable même si elle est déficiente dès son début (tuer un malade relève de la barbarie.).
La prise de pilules dites contraceptives est contraire au 6ème commandement, mais aussi au 5ème, car toute pilule possède un effet abortif.
L’euthanasie directe consiste à mettre fin à la vie de personnes handicapées, malades ou mourantes. Elle est moralement inacceptable. L’acharnement thérapeutique n’étant pas une obligation morale, il est permis de suspendre les moyens extraordinaires de soin (procédures médicales onéreuses, périlleuses ou disproportionnées). On ne veut pas ainsi donner la mort ; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher. On ne peut cependant pas suspendre les moyens ordinaires, par exemple l’alimentation ou l’hydratation d’un perfusé : cela reviendrait à le faire mourir de faim ou de soif.
Une action ou omission qui donne la mort dans le but de supprimer la douleur, constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne humaine. Les soins palliatifs au contraire ont pour objectif de soulager les douleurs physiques et s'efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu'au décès : ils doivent être encouragés.
Les dons d’organes vitaux (Coeur, etc.) sont toujours interdits, car ils doivent être prélevés alors qu’ils fonctionnent encore, c'est-à-dire lorsque le donneur est encore en vie. Cela revient donc à attribuer directement la mort au donneur.
Le cinquième commandement nous défend :
-l'avortement, l'euthanasie, la participation dans ces pratiques ou leur encouragement.
-le meurtre
Le respect de la vie peut cependant autoriser à défendre celle-ci, même au risque de la vie de l'agresseur. On est alors dans le cas de légitime défense. Pour moralement permise, la légitime défense réclame trois conditions :
-L’agresseur doit être injuste. (assassin, violeur)
-Il n’y a aucun autre moyen de se défendre. (solitude, urgence, etc.)
-Le principe de la proportionnalité doit être respecté ; elle doit donc cesser aussitôt que la menace cesse. Quelqu'un tente de nous tuer, échoue et s'enfuit. L'attaquer après les faits relève de la vengeance.
Seule la légitime défense peut permettre la mort directe d’autrui. Elle peut s’appliquer au niveau individuel comme au niveau social, lorsque la vie de la société est menacée. La défense du bien commun exige que l’on mette l’injuste agresseur hors d’état de nuire. Les détenteurs légitimes de l’autorité (militaires, policiers) ont donc le droit et le devoir de recourir aux armes pour repousser les agresseurs de la communauté civile dont ils ont la responsabilité. La défense légitime ne change cependant rien a la gravité de l'acte d'homicide.
-le suicide
On distingue le suicide direct (se donner directement la mort) et le suicide indirect, où l’on pose un acte bon, duquel peut découler (même presque certainement) la mort. Exemples: Le père Maximilien Kolbe qui a Auschwitz s’offre de mourir à la place d'un père de famille, ou quelqu’un qui, par charité, soigne les lépreux au risque de sa vie.
Le suicide direct est toujours interdit ; le baptisé qui le commet meurt en état de péché public, et perd le droit à la sépulture ecclésiastique. On distinguera néanmoins le suicide volontaire du suicide maladif (dépressif), lequel peut laisser possible l’enterrement ecclésiastique s’il est avéré que le plein usage de la volonté est altéré par la maladie.
Si le suicide direct est toujours interdit, on peut choisir d'essayer échapper à une mort certaine en prenant un risque, par exemple sauter de la fenêtre d'un immeuble en feu.
-la mise en danger de la vie spirituelle d'autrui, notamment par le scandale.
Le scandale est l’attitude ou le comportement qui encouragent autrui à faire le mal. Il constitue une faute grave si par action ou omission, il entraîne délibérément autrui à une faute grave. Celui qui scandalise se fait le tentateur de son prochain, et peut entraîner son frère dans la mort spirituelle.
Le scandale revêt une gravité particulière en vertu de l’autorité de ceux qui le causent, par exemple quand il est porté par ceux qui sont tenus d’enseigner et d’éduquer les autres. Jésus en fait le reproche aux scribes et aux pharisiens : il les compare à des loups déguisés en agneaux. ( Mt 7:15)
Le scandale peut être provoqué par la loi ou par les institutions, par la mode ou par l’opinion. Se rendent coupables de scandale ceux qui instituent des lois ou des structures sociales menant à la dégradation des mœurs et à la corruption, ou de ceux qui, manipulant l’opinion publique, la détournent des valeurs morales.
-la guerre injuste
Le cinquième commandement interdit la destruction volontaire de la vie humaine par des guerres injustes. Il est important de considérer les conditions d’une légitime défense par la force militaire. Une guerre ne peut être considérée comme "juste" que lorsque certaines conditions sont réunies:
-la menace ou les dommages infligés par l’agresseur à la nation ou à la communauté est grave, durable et certain.
-tous les autres moyens d’y mettre fin se sont révélés impraticables ou inefficaces.
- Il existe une possibilité de succès.
- l’emploi des armes n’entraîne pas un risque de désordres plus graves que la menace à éliminer.
La loi morale reste valide lors de conflits armés: ce n’est pas parce qu'une guerre est engagée que tout devient par le fait même permis entre les parties adverses. Les actions délibérément contraires au droit des personnes sont des crimes. Une obéissance aveugle ne suffit pas à excuser ceux qui s’y soumettent. Ainsi, l’extermination d’une ville, d’une nation ou d’une minorité ethnique doit être condamnée comme un péché mortel. On est moralement tenu de résister aux ordres qui commandent de tels crimes.
-les excès graves contre la santé: Excès dans le manger, le boire, le tabac, usage de drogues, etc.
-la mise en danger de la vie physique d'autrui par des imprudences exposant à tuer ou blesser son prochain (transgression grave et volontaire du code de la route, conduite en état d’ivresse, sports a risque, etc.)
-la non-assistance aux personnes en danger
-l'incitation à la violence, à la lutte des classes, la haine raciale ou ethnique, etc.
Note : le 5e commandement ne concerne pas les animaux. L'"âme" des animaux est différente de celle de l'Homme, car elle ne possède pas la capacité de raison et de jugement. Un animal ne peut donc pas commettre de péché, et ne peut donc pas être considéré comme moralement innocent ou coupable. S'il est permis dans certains cas de les tuer, par exemple pour se nourrir ou en tirer des vêtements, il reste évidemment interdit de les maltraiter, ou de les tuer sans raison.
Le 6e commandement: "Tu ne commetras pas d'adultère."
Le sixième commandement nous demande d’être chastes et modestes dans nos actes, nos regards et nos paroles. Il demande également d’être chaste et pur même intérieurement, c’est-à-dire dans notre esprit et notre cœur.
Ce que nous demande le 6e commandement:
-La fidélité des époux dans le mariage.
-La pureté de corps et de cœur.
-Fuir les occasions de péché:
-Les écrits (romans, feuilletons, etc.) qui se plaisent à étaler ou à suggérer le vice, décrivent des passions de manière à troubler l'imagination. Ces lectures sont d'autant plus dangereuses que le lecteur est impressionnable.
-Les films ou séries TV où le vice est glorifié et la vertu est tournée en ridicule.
-Les danses, bals, etc. Si la danse n'a rien de mal en soi, elle devient souvent immorale par les libertés qu'on y prend (poses inconvenantes, mauvaise tenue des personnes, etc.)
-Les tenues immodestes : à aucune époque sans doute, il n'y a eu autant d'indécence dans les tenues vestimentaires. Une tenue immodeste peut devenir pour l'autre une occasion de pécher en pensée.
-L'orgueil, l'intempérance sur le manger et le boire, la paresse, qui exposent plus particulièrement aux tentations de la chair.
Ce qui est interdit par le 6e commandement:
-Les désirs et pensées mauvaises: Les pensées impures qui nous viennent à l’esprit ne sont pas par elles-mêmes des péchés, mais des tentations et excitations au péché. La pensée peccamineuse commence quand l'esprit s'arrête volontairement à des choses impures pour y trouver du plaisir. Comme l’amour du mal y est présent tout autant que dans l’action peccamineuse elle-même, la malice est identique.
-La fornication, c'est-à-dire l’union charnelle en dehors du mariage. Elle est gravement contraire à la dignité des personnes et de la sexualité humaine qui a pour finalité la procréation et l’éducation des enfants.
-La luxure, c'est-à-dire le plaisir désordonné (solitaire ou dans le couple) recherché pour lui-même, isolé des finalités d'union ou de procréation.
-La pornographie, qui exhibe des actes sexuels (réels ou simulés) à des tierces personnes de manière délibérée. Elle dénature l’acte conjugal, don intime des époux l’un à l’autre, et porte gravement atteinte à la dignité de ceux qui s’y livrent (acteurs, commerçants, public), puisque chacun devient pour l’autre un objet de plaisir et de profit illicite. Les autorités civiles se doivent d'empêcher la production et la distribution de matériaux pornographiques.
-La prostitution. S’il est toujours un péché grave de se livrer à la prostitution, la misère, le chantage ou d'autres circonstances peuvent cependant atténuer l’imputabilité de la faute.
-L’homosexualité dans le sens de la relation entre personnes du même sexe, qui ferme l’acte sexuel au don de la vie. Elle ne procède pas d’une complémentarité affective véritable, et ne saurait recevoir d’approbation en aucun cas. Si les actes sont condamnables, les personnes doivent être accueillies avec respect, compassion et délicatesse.
-La contraception qui exprime un refus positif de la finalité du mariage qui est l’ouverture à la vie, et qui mène a la luxure (plaisir désordonné recherché pour lui-même.)
-La PMA, GPA et autres techniques qui provoquent une dissociation des parentés par l’intervention d’une personne étrangère au couple. Ces pratiques lèsent le droit de l’enfant à naître d’un père et d’une mère connus de lui et liés entre eux par le mariage. Pratiquées au sein du couple, ces techniques sont moins préjudiciables mais elles restent moralement mauvaises, car elles dissocient l’acte sexuel de l’acte procréateur.
-L’adultère, c'est-à-dire l’infidélité conjugale. Lorsque deux partenaires, dont l’un au moins est marié nouent entre eux une relation, même éphémère, ils commettent un adultère.
-Le divorce. Entre baptisés, " le mariage conclu et consommé ne peut être dissout par aucune puissance humaine ni pour aucune cause, sauf par la mort " (CIC, can. 1141). Cependant, une séparation des époux (avec maintien du lien matrimonial) est possible en certains cas. Le fait de contracter une nouvelle union, (même reconnue par les lois civiles), ajoute à la gravité de la faute: le conjoint remarié se retrouve en situation d’adultère public et permanent.
-La polygamie, qui est le fait d'avoir plusieurs époux/épouses. Elle s’oppose radicalement à l'union de la femme et de l’homme qui par le mariage se donnent dans un amour total, c'est-à-dire unique et exclusif.
-L'”union libre” et le concubinage.
-Tout acte criminel ou contre nature (proxénétisme, viol, inceste, etc.)
Le septième commandement : "Tu ne voleras pas."
Le septième commandement : “Tu ne voleras pas”, nous ordonne de respecter le bien d’autrui, de donner le juste salaire aux ouvriers, et de ne pas prendre ou de retenir le bien d’autrui injustement.
Ce commandement suppose que la possession soit légitime. Or, comme le droit de propriété est plus ou moins nié par les socialistes et communistes (qui prétendent que tous les biens doivent appartenir à l'État, qui seraient chargé de les répartir entre tous), il faut commencer par rappeler le droit de propriété.
Depuis le péché originel, l’Homme ne pourrait pas, sans la propriété privée, subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Il convient aussi que l'Homme ait droit au fruit de son travail : il travaille d'autant mieux qu'il espère récolter lui-même les fruits de son labeur. Il serait aussi injuste d'admettre que les paresseux aient droit à la même rétribution que ceux qui s'appliquent a leur travail.
Les principaux modes d’acquisition de la propriété sont :
-L'appropriation d'une chose sans propriétaire (ex. découverte d’une pierre rare)
-La succession, ou transmission des biens et droits d'une personne décédée à une autre (héritage).
-Les contrats: accords par lesquels une ou plusieurs personnes s'obligent envers d'autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose en échange d'une autre chose.
Ce qui est interdit par le 6e commandement:
-Le vol: Voler, c’est prendre injustement le bien d’autrui contre sa volonté expresse ou présumée.
Par le vol, on pèche contre la justice et en fait injure au prochain en prenant et retenant contre son droit et sa volonté ce qui lui appartient. La matière du vol est grave lorsqu’on prend une chose importante ou lorsque, si l'on prend une chose de peu de valeur, le prochain en souffre un grave dommage.
En cas d'extrême nécessité (ex: quelqu'un qui meurt de faim) il est permis de prendre ce qui est nécessaire pour subvenir à un besoin urgent.
-La rapine: prendre ouvertement et avec violence le bien d’autrui.
-La fraude: tromper le prochain dans les ventes, les achats et tout autre contrat par de fausses mesures, de la fausse monnaie ou de mauvaises marchandises ; mentir sur la qualité/quantité des marchandises, falsifier les écritures et les papiers, etc.
-L’usure: exiger des intérêts illicites pour une somme prêtée, en abusant du besoin et de l’ignorance d’autrui.
-La détention injuste: Ne pas rendre ce qui a été volé ou prêté, recèler ce qui a été volé par d'autres, garder un objet trouvé sans rechercher son propriétaire, ne pas paier ses dettes ou ses impôts, ne pas donner un juste salaire à ses employés, etc.
-Le contrat injuste et les violations de contrats:
Avant conclusion d'un contrat : tromper celui avec qui l'on contracte, ou lui imposer des conditions injustes.
Après conclusion du contrat : Ne pas tenir ses engagements (ex. Ne pas accomplir le travail demandé, travailler mal, ne pas payer l'employé, etc.)
-Le dommage injuste: tout préjudice causés volontairement au prochain pour l'empêcher de réaliser un gain légitime.
-Le vandalisme: Infliger volontairement un dommage aux propriétés privées ou publiques est contraire à la loi morale et demande réparation. Si le dommage est accidentel, on est pas tenu de réparer, à moins que l'on y soit condamné par la sentence du juge.
-La corruption: détourner le jugement de ceux qui doivent prendre des décisions en leur offrant de l'argent.
-La contrefaçon (objets, fausse monnaie, signatures, chèques, factures, etc.)
-Les dépenses excessives, le gaspillage.
Le devoir de restitution:
Celui qui a commis une vol ou une injustice à l'égard de son prochain doit, en plus de la confession, réparer le dommage causé dès que possible (restituer la chose –ou sa valeur si la chose n'existe plus – mais aussi les bénéfices que le propriétaire aurait réalisés s'il été resté en possession de son bien.
Le devoir de la restitution incombe d'abord à ceux qui détiennent injustement le bien d’autrui, qu’ils soient coupables de l’acte du vol ou non (détenteur de bonne foi). Il incombe encore à ceux qui ont coopérés au vol: ceux qui ont comandé le vol, ceux qui y ont coopéré, ou ceux qui ont recelé en connaissance de cause le bien volé. La coopération peut être indirecte, par exemple dans le cas d’un silence coupable.
On est tenu de restituer le bien volé à son proprietaire, ou à ses héritiers. Si le proprietaire reste inconnu, le détenteur de bonne foi peut garder la chose comme s'il s'agissait d'un objet trouvé. Le possesseur de mauvaise foi doit restituer en aumônes.
Le huitième commandement : "Tu ne porteras point de faux témoignage."
Le huitième commandement, "Tu ne diras pas de faux témoignage", nous demande le respect de la vérité ; le respect de la réputation d'autrui contre toute forme de diffamation , et la discrétion, en défendant de violer les secrets.
Le huitième commandement nous interdit:
-Le mensonge: dire quelque chose de contraire à la vérité avec l’intention de tromper.
Il existe trois formes de mensonges: le mensonge joyeux (mentir par pure plaisanterie dans le but d'amuser son prochain, sans nuire à personne.), le mensonge officieux (affirmer une chose fausse pour sa propre utilité ou celle d’un autre, sans causer de tort à personne.), et le mensonge pernicieux, qui est fait pour nuire au prochain.
Les mensonges joyeux ou officieux sont toujours véniels, le mensonge pernicieux peut devenir mortel en fonction de la gravité du tort causé au prochain.
-Le jugement téméraire: mal juger ou à soupçonner de mal le prochain sans fondement suffisant. Le jugement téméraire est différent du doute, du soupçon et de l'opinion, qui inclinent à croire le mal, mais sans exclure la possibilité contraire.
-La médisance: dévoiler sans raison objectivement valable à des personnes qui l’ignorent les défauts et les fautes d’autrui.
-La calomnie: attribuer au prochain des fautes et des défauts qu’il n’a pas, dans le but de nuire à sa réputation.
-L’hypocrisie, qui consiste à exprimer des opinions ou sentiments que l'on a pas, et à se montrer autre qu’on ne l’est en réalité.
-La critique, ou les murmures: ressasser, seul ou à plusieurs, un mal déjà connu.
-La dissimulation, qui consiste à cacher la vérité qu’on est en devoir de dire.
-L’ingérence de l’information dans la vie privée des personnes, qui porte atteinte à leur intimité et à leur liberté.
-Les faux témoignages et le parjure. Un mensonge émis publiquement devant un tribunal devient un faux témoignage. S'il est dit sous serment, c'est un parjure. Il contribue à condamner un innocent, à disculper un coupable ou à augmenter la sanction encourue, et compromet donc gravement l’exercice de la justice.
-La violation des secrets. Un secret est une vérité qui, pour une raison spéciale, est appelée à rester cachée. Il en existe de plusieurs sortes:
-Le secret sacramentel, imposé au prêtre sur lors de la confession.
-Le secret professionnel, confié à certaines personnes (avocats, médecins...) en raison de leur état.
-Le secret naturel: la connaissance d'une vérité cachée a propos du prochain, qui ne doit pas être divulgee car elle lui causerait de la peine ou du tort.
-Le secret promis, lié a une promesse faite de ne pas le révéler.
-Le secret confié: une vérité particulière donnée à une personne avec la condition de ne pas la révéler.
Le secret du sacrement de réconciliation est sacré, et ne peut être trahi sous aucun prétexte. Le confesseur ne peut trahir en quoi que ce soit, ni pour aucun motif, un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, même sous menace de mort.
Les secrets professionnels doivent être gardés, sauf dans les cas exceptionnels où la rétention du secret devrait causer à celui qui les confie, à celui qui les reçoit ou à un tiers des dommages graves et seulement évitables par la divulgation de la vérité.
Les informations privées préjudiciables à autrui, même si elles n’ont pas été confiées sous le sceau du secret, n’ont pas à être divulguées sans raison grave.
Les 9e et 10e commandements:
"Tu ne convoiteras pas la femme ni les biens de ton prochain."
Le dixième commandement porte sur les intentions du cœur, et complète le neuvième qui porte sur la concupiscence de la chair. Il interdit la convoitise du bien d’autrui, qui peut mener au vol, proscrit par le septième commandement.
La concupiscence désigne toute forme de désir humain. Si le désir de posséder des choses agréables que nous n’avons pas est naturel et n'est pas mauvais en soi (vouloir manger quand on a faim, vouloir visiter telle ville ou tel pays, etc.), il peut pousser à convoiter injustement ce qui ne nous revient pas ou appartient à autrui.
L’envie est un vice grave, qui désigne la tristesse éprouvée devant le bien d’autrui et le désir de se l’approprier, même par des moyens malhonnêtes. Quand l'envie pousse a souhaiter un mal grave au prochain, elle est un péché grave.
Quand le commandement dit : "Tu ne convoiteras pas ", il nous demande donc d’éloigner nos désirs de tout ce qui ne nous appartient pas, et proscrit l’avidité (vouloir s'approprier sans modération des biens terrestres, des richesses ou du pouvoir).
Ce que les neuvième et dixième commandements nous demandent de respecter:
-La joie altruiste (contraire de la jalousie), c'est-à-dire se réjouir du bonheur et du succès des autres.
-L'amitié bienveillante, c'est-à-dire un sentiment de bienveillante pour son prochain, que ce soit envers un ami, un inconnu ou même envers quelqu'un de malveillant à notre égard. Cela ne signifie pas que l’on doit aimer tout le monde de la même manière, ce qui serait difficile voir impossible, mais simplement souhaiter aux autres d’être heureux.
-La modération dans la recherche des plaisirs
Le dixième commandement nous demande aussi de nous contenter de l’état dans lequel Dieu nous a placés, et de souffrir avec patience la pauvreté ou la souffrance quand Dieu nous veut dans cet état.